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424 SAINT AVITE. « Je songerais à ajouter a ces éloges quelques mots d'exhortations, s'il manquait quelque chose à votre instruc- tion ou a votre fidélité. Mais irai-je prêcher la foi a celui qui . vient d'être reçu au nombre des parfaits , et qui, même avant d'avoir été admisdans nos rangs, avait su de lui-même découvrir la vérité? Vous parlerai-je de l'humilité, a vous qui, depuis de longues années déjà , nous avez donné tant de marques d'un dévouement que vous ne commencez quç maintenant à nous devoir par profession? Vous exhorterai-je a la miséricorde, alors que tout un peuple de captifs, dont vous venez de rompre les fers, atteste votre clémence , a l'univers, par sa joie, à Dieu, par ses larmes. « Il n'est qu'une seule chose dont je souhaiterais l'accrois- sement. Puisque Dieu va appeler a lui, par votre entremise, votre nation toute entière, je voudrais vous voir puiser, dans le riche trésor de votre cœur, des semences de foi pour ces nations soignées, qui, plongées encore dans leur ignorance naturelle, n'ont point été corrompues par le venin de l'hé- résie. Appliquez-vous donc, sans honte et sans négligence, % en envoyant même, s'il le faut, des ambassadeurs, a étendre le royaume de ce Dieu qui a élevé si haut votre fortune. Que ces peuples étrangers, encore ensevelis dans le paganisme, s'habituent a vous servir, rattachés d'abord a votre autorité par les liens de la religion ; et tandis qu'ils sembleront rester sous la dépendance d'un autre pouvoir, qu'ils reconnaissent moins leur prince que leur race. f< Aucun pays ne doit donc revendiquer pour lui seul, comme ayant une juridiction limitée, ceux que vous avez élevés au comble de tous les honneurs. Vous êtes comme le Soleil dont les rayons appartiennent à tous ; si les con- trées plus rapprochées de son foyer en reçoivent une lumière plus vive, les pays plus lointains ne sont pas néanmoins privés de ses rayons bienfaisants. Ainsi, brillez à jamais,