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422 SAINT AVITE. s'efforcer de dissimuler, sous le nom commun du Christia- nisme, le choix que vient de faire la haute pénétration de votre esprit. Mais, tandis que nous autres Catholiques, re- mettant avec confiance notre sort à l'éternité, nous laissons à l'avenir le soin de manifester quels sont ceux dont la croyance est la vraie, un rayon de vérité a brillé tout à coup de nos jours. Il semble, en effet, que la divine Providence ait en quelque sorte suscité de nos temps un arbitre pour tran- cher la question. Le choix que vous avez fait pour vous- même, est un jugement pour tous ; votre foi assure notre triomphe. « En général, ceux qui se trouvent dans une situation pa- reille a la vôtre, lorsqu'ils sont pressés, soit par les ins- tances des évêques, soit par les sollicitations de leurs com- pagnons, de rechercher leur salut dans la foi véritable, ont coutume d'alléguer les traditions de leur race, le culte et la religion de leurs pères. Sacrifiant ainsi leur salut a une fausse pudeur etrestant attachés a l'incrédulité, sous le vain prétexte d'un inutile respect pour leurs ayeux, ils prétendent qu'il leur est en quelque sorte impossible de prendre un parti. « Mais, après l'événement miraculeux dont nous sommes témoins, de telles excuses et une pudeur si fatale ne sau- raient plus être invoquées. Vous tenez à ne devoir à vos ayeux que votre seule noblesse, vous voulez a votre tour faire rejaillir sur votre race tout ce qui peut mettre le comble à la grandeur d'une illustre famille. Vous devez votre fortune à vos pères, mais vous voulez en laisser à vos descendants une plus grande encore. Vous êtes l'égal de vos ancêtres, car vous régnez comme eux sur la terre ; mais vous relevez vo- tre postérité, car vous l'établissez dans le royaume éternel. « La Grèce peut être fière d'avoir un prince de notre reli- gion ; mais elle ne peut plus se vanter d'être seule a mériter cet honneur, il ne va plus manquer au reste de l'univers.