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414 SAINT A VITE.
comme on l'a généralement écrit, sur l'autorité d'Adon, évi-
demment inexact en ce point.
A cette époque, où les invasions des Goths etdesVisigoths,
des Francs et des autres peuples barbares, se succédaient au
midi delà Gaule,comme les flots pressés de la mer se poussent
et se repoussent vers le rivage, la tâche d'un évoque, et surtout
dans une ville importante comme l'était alors la cité Yiennoise,
était laborieuse, pleine de difficultés et de périls; les écri-
vains, qui ont traité des antiquités de notre histoire, en ont
tous retracé le tableau. A ce moment, l'hérésie arienne, épui-
sant un suprême effort contre le catholicisme qui reprenait
hautement le dessus dans les Gaules, tenait toute l'Eglise en
action, ébranlait les deux Empires par le contre-coup de ses
dernières convulsions.
Saint Avite fut toujours sur la brèche; persécuté par les
Ariens, chassé par eux de son siège, souvent attaqué auprès
de Gondebaud, roi des Bourguignons, arien lui-même, dé-
pouillé de ses biens, exposé plusieurs fois a la mort, il se
lira, dit M. Guizot, de toutes ces épreuves avec sagesse et
bonheur, respecté et ménagé des maîtres 'du pays, sans
jamais abandonner son opinion. 11 fut toujours égal a la
fortune, qu'elle l'accablât de faveurs ou d'injustices.
Le récit détaillé de sa vie me mènerait trop loin ; je résume
en peu de mots son administration, son caractère et ses
écrits;
En 496, il félicite Clovis, roi des Francs, sur sa conver-
sion; il entretient, soit par correspondance soit verbale-
ment, avec Gondebaud, une savante controverse sur les
matières religieuses ; quoique l'un des plus jeunes parmi les
évêques présents à la conférence qui eut lieu, a Lyon, en
499, entre les Catholiques et les Ariens, devant le roi des
Bourguignons, il y porte la parole, au nom de tous ses col-
lègues; son éloquence douce et persuasive, sa figure calme