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404                             RÉFUTATION.
   Ces citations, ose-t-on nous objecter, sont vagues et tronquées, quelques-
unes même sont absolument apocryphes et controuvées.
   Sans répondre à une diffamation digne de l'Antiquaille, nous ferons seule-
ment observer que nous avons indiqué la page et la colonne où se trouve
chaque texte cité dans la Patrologie de l'abbé Migne, et que nous avons
désigné la livraison des Annales de philosophie chrétienne, où figurent in-
tégralement ces textes.
   « Le directeur de la SEMAINE RELIGIEUSE, écrit bientôt le Launoy au petit
pied, omet complètement les textes défavorables à son opinion, et notamment
les témoignages des écrivains et des Pères latins qui le contredisent, tels que
ceux du pape Gélasc, de saint Jérôme et de saint Thomas d'Aquin. »
   A cela, et à trois lignes injurieuses qui suivent, nous répondrons avec
une noble assurance :
   1° Nous portons le défi à qui que ce soit au monde de nous montrer
dans les Pères et les historiens ecclésiastiques , jusqu'au XIIIe siècle, un
seul mot où paraisse l'ombre d'un doute sur le voyage de saint Paul.
   2° Nous donnons textuellement le texte invoqué du pape saint Gelase :
   « On ne doit pas croire que le bienheureux Paul nous ait trompés, loin
de nous une telle pensée , ni qu'il ait été en opposition avec lui-même,
parce que, après avoir promis d'aller en Espagne, il ne put exécuter sa
promesse, empêché qu'il en fut par des raisons majeures, selon la dispo-
sition divine. En ce qui dépendait de lui, il promit ce qu'il avait réel-
lement l'intention de faire. Quant aux secrets desseins de la Providence,
(étant homme il ne put tous les connaître, bien qu'il fût rempli de l'es-
prit de Dieu), il les ignora par suite d'une disposition supérieure. »
   Peut-on inférer de ces paroles que le pontife ne crût pas à la réalité du
voyage de saint Paul ? De l'avis de tous les bons critiques, son langage n'a
d'autre signification que celle-ci : lors même que saint Paul ne serait pas
allé en Espagne, on ne pourrait l'accuser d'avoir manqué à sa parole, car
il n'aurait pas tenu à lui de l'accomplir. Quand il écrivait de Corinthe
aux chrétiens de Rome, il était dans l'intention d'accomplir ce voyage ;
mais les persécutions des Juifs et les captivités qu'il eut à subir, soit en
Asie, soit à Rome, l'en empêchèrent alors. Ainsi, le pape répondait à ceux
qui avaient reproché à saint Paul de ne pas être parti à l'époque de sa
promesse ; mais, il ne songeait nullement à nier le voyage. C'est du reste
dans ce sens que se prononce la Glose, relativement au texte de saint Gélase.
Nous espérons que c'est là encore pour l'adversaire un argument ruine.
   3° Quant à saint Jérôme, dans son épître à Helvidius, il parait en effet
être contraire au voyage de saint Paul ; mais celte épître est une œuvre de
jeunesse du grand docteur, qui, depuis, s'appliqua ces paroles de l'Apôtre