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	                  SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON.            303
viléges auxquels la Muse a eu, dans tous les temps, des
droits incontestés.
   Dans une élégie intitulée : Au chevet d'un mourant,
M. Beauverie a exprimé d'une manière touchante les
émotions pieuses et la sainte résignation du chrétien :
    «   Sur la colline sainte, aux genoux de la Mère
    «   Qui pleurait sur son Fils durant sa passion,
    «   J'irai, je me plîrai comme l'if solitaire
    «   Que tourmente le vent de la destruction. »
   Dieu glorifié par ses œuvres est le titre d'une autre
pièce que son objet et son importance élèvent au rang
d'un véritable poème, et dans laquelle nous retrouvons,
exprimé en beaux vers, ce sentiment religieux si élevé
et si pur qui inspire toujours son auteur. Permettez-moi
d'en citer quelques fragments :
    Si le ciel prodigua ses trésors les plus chers
    A ce globe ignorant de tant de biens offerts
         Mais où l'homme un jour devait naître,
    Ce fut afin que l'hôte admis dans ce séjour
    N'eût plus qu'à s'acquitter, par un hymne d'amour,
         Du bienfait qui lui donna l'être.
   Mais l'ingratitude et l'égoïsme détournent l'homme de
ce noble but; la satisfaction de ses désirs matériels est
l'objet unique de ses efforts :
           Ainsi la foule à la matière
           Bornant ses plus vastes désirs,
           Ne voit dans la nature entière
           Que ses besoins et ses plaisirs,
           Et de tout rêve détachée,
           Sur la terre dure penchée,
           Ne s'efforce point d'entrevoir
					
		