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286 INCURSIONS DES ROUTIERS. demoiselle si bonne garde que il en ot toutes ses volontés (1) et tant que LoysRambaut en fut si informé que plus ne put. » « De celle aventure, il cueillit en si grand haine son com- pagnon que pour lui faire plus grand blâme, il le fit prendre par ses varlels, mener et courir lout nud en ses braies parmi la ville et battre d'escourgières (verges) et sonner la trompelte devant lui et à chacun carrefour crier son fait, et puis bannir ville comme trahistre (traître) et en tel état, en une simple cotte, bouler hors (2). » Irrité d'avoir subi ce traitement humiliant, Limousin jura de se venger ; il alla trouver le seigneur de la Voulle (4 lieues N. E. de Privas) qui l'adressa au sénéchal de Velay auquel Limousin promit de lui livrer facilement R-ambaud, vu qu'il connaissait tous les chemins par lesquels ii passait lorsqu'il voyageait de Brioude à Anse ; Rambaud ne se faisait jamais ac- compagner que partrenleouquarantelances. Le seigneur de la Voulte assembla trois cents lances à Annonay, et conduit par Limousin, il alla s'embusquer avec sa troupe, dans un bois près duquel Rambaud devait passer ; ce bois était situé près d'un village enlre Annonay etSl-Julien, lequel prit le nom de la Batterie depuis la défaite de Rambaud ; celui-ci appro- chait de l'embuscade ; lorsque le seigneur de la Voulte et ses gens l'aperçurent, ils abaissèrent leurs lances et chargèrent !l) Qu'il en obtint tout ce qu'il voulut. (2) Il parait que ce genre de châtiment était fi) usage dans quelques localités. En 1272, le prieur de Charlicu, qui avait la seigneurie et justice de la ville de Charlieu, conjointement avec les moines, lit courir et fustiger par les rues, des personnes prises en flagrant délit d'adultère. Voyez recueil des Oiim ou registres d'arrêts, publié par M. le comte Beugnot, de l'Institut. Un article de la charte octroyée, en 1233, aux habi- lans de Bcllevillc, par Humbert V, sire de Beaujeu, p.rtc que les coupables d'adultère devront courir tout nuds dans les rues de la ville ou racheter cette peine à pii\ d'argent fixé par le seigneur de Beaujeu. Voyez cette charte dans le Spitiilége, d'Achery, t.,3.