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                       INCURSIONS DES ROUTIERS.                          281

     Le combat de Cocherel,en Normandie, où les bandes na-
• varraises furent défaites par quelques milliers de Français
  sous les ordres de Du Guesclin (18 mai 1364) permit de re-
  prendre la ville de la Charité-sur-Loire occupée par les
  Routiers. Le 6 mars 1365, un traité de paix fut conclu entre
  le roi de Navarre et Charles V, roi de France ; les compa-
  gnies de Routiers devinrent plus nombreuses par le fait même
  de la paix.
     « En ce temps, dit Froissait, étoient les compagnies si
  grandes en France, que on ne savoit que faire; car les guerres
  du roi de Navarre et de Bretagne étaient faillies. Si avoient
  ces compagnons qui poursuivoienl les armes, appris à piller
  et à vivre d'avantage : si ne s'en pouvoienl et aussi ne vou-
  loient tenir et abstenir, et tout leur recours étoit en France,
  et appeloient ces compagnies le royaume de France leur
  chambre. »
    On pourrait difficilement se figurer ce qu'étaient devenues
 les campagnes de la France entre les mains de ces forbans. Il
 résulte du texte de Froissait, de la correspondance du pape
 Innocent IV, de la chronique contemporaine du trouvère
 Cuvelier, d'un acte relatif à la prise d'Anse par Seguin de
 Badefol (1) et de quelques aulres documents, que les Routiers
 incendiaient les bourgs et les villages, dont les habitants ne
 voulaient pas être apactis à eux, c'est-à-dire faire un pacte
 pour se rendre à discrétion, ils soumettaient les habitants à
 la torture pour les forcer à donner leur argent ; ils violaient
 les femmes et détruisaient ou emmenaient le bétail ; lorsque

 gogne, si l'on ne considère que. la loi féodale, avait recommencé la guerre
 dans le courant de l'année 1363.
    « Il guerreyoit et hérioit fortement le royaume de France, dit Froissart,
 et avoit adonc redemandé aucuns des capitaines des compagnies en Lom-
 barde pour mieux faire la guerre. »
    (1) Voyez un extrait de cet acte dans l'ouvrage de M. Allut, p. 161.
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