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256            OBSÈQUES DU DOCTEUR ROUGIER.

suprême acheva d&la briser. Le dévouaient de ses plus émi-
nénts confrères lutta vainement contre le mal. Les derniers
moments étaient venus : la science n'a pu que les prolonger ;
les soins pieux de ses enfants les ont adoucis, l'Eglise les a
consolés.
   A l'apparition du péril, il a lui-même appelé ses secours,
et depuis, pendant un mois d'angoisses, il a demandé et reçu
tour a tour ses plus augustes sacrements des mains de son
honorable pasteur, au milieu des prières attendries des siens
et de l'édification de tous.
   On l'a entendu offrir à Dieu le sacrifice de sa vie, avec
cette touchante résignation et cette confianle humilité des mo-
ments suprêmes dont les plus hautes intelligences nous don-
nent, depuis quelques années, le plus magnifique exemple.
    Ce privilège semble appartenir surtout à cette science que
l'étude des mystères de la nalure place sans cesse en face
et bientôt aux pieds du créateur.
    Rougier méritait cette récompense , car la charité avait
inspiré toute sa vie, et le respect de la foi ne s'était jamais
éloigné de son âme. 11 l'avait vénérée dans ses pères, il la
chérissait dans sa fille, il l'admirait dans son fils.
    Ce fils, enveloppé en ce moment d'un double deuil qui
vient de lui enlever, en sept jours, le père de son épouse et
le sien, ce fils appartient à cette jeune génération fortement
retrempée par la religion et par l'étude, qui oppose à tant de
vices prématurés le spectacle de ses précoces vertus, et qui,
par ses généreux sacrifices et ses pieux dévouements, a su
conquérir le respect des anciens et enseigner quelquefois
jusqu'à ses pères.
   Fils d'un médecin distingué, avocat honoré lui-même, il
est déjà lauréat de noire Académie. Il y a cueilli la plus no-
ble palme par une.œuvre qui est à la fois une bonne action
et un beau livre. Ce mémoire, sur les associations ouvriè-