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                        At! XIIe SIÈCLE.                    205

municipale ; ils l'ont fait, entraînés par la force des choses ;
mais ce qui prouve combien il l'ont fait à regret, c'est qu'ils
n'ont rien consenti de pareil aux autres villes de la province.
Car a cet égard Thizy, Belleville onl eu ie même sort que
Beaujeu. Il nous suffira donc d'étudier les chartes de Ville-
franche, pour avoir une idée complète de ce que fut l'exis-
tance communale dans notre province. Ces dernières em-
brassent tout ce qui est dans les autres. La comparaison ne
va que du plus au moins.
    Guichard, le fils du connétable (1250-1265) dut, à son
avènement, jurer la charte de Villefranche, ainsi qu'avaient
fait ses prédécesseurs ; mais il fit plus ; dix ans après, au
mois de novembre 1260, il fit opérer une refonte géné-
rale des articles, et légua à la postérité le monument écrit
que M. de La Carelle a reproduit d'après les archives de
Villefranche. La charte de 1260 est ainsi le plus ancien litre
de franchises qui soit parvenu à notre connaissance. Celte
nouvelle édition fut-elle conforme â la première ? n'y eut-il
aucune altération? C'est ce qu'il seraitdifficiled"afïirmerdans
le silence des chroniques. Toutefois, il est permis de sup-
poser que ces altérations, s'il y en eut, ne portèrent que
sur des détails, que le fond resta le môme et que la pensée
du fondateur fut respectée.
   Le même Guichard fit à la petite ville de Miribel, qui
depuis l'an 1218 appartenait aux sires de Beaujeu, pareil
octroi de franchises ( 1253.) On en peut lire quelques ex-
traits dans l'ouvrage de M. Laurent, intilulé : Essai histo-
rique sur Miribel, Lyon 1834. Quelque tronqués que soient
ces extraits, il m'a paru que les dispositions étaient calquées
sur celles des privilèges de Villefranche, avec la précaution,
comme à Beaujeu, d'élaguer avec soin tout ce qui frisait par
trop l'indépendance communale ; car la commune n'était
pas un objet de prédilection pour les seigneurs féodaux ; on