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l£>4 AUTEL D ' A I I G U S T E k LYON. tandis que celles du mois de mai étaient purement commer- ciales. Le texte de la lettre des chrétiens de Lyon et de Vienne culte de Rome et d'Auguste, était opérée par un certain nombre de fonc- tionnaires spéciaux, nommés dans l'assemblée annuelle des députés et choisis dans son sein. C'était d'abord Vlnquititor Galliarum, magistrat chargé de régler la quotité de l'impôt que chacun devait payer pour les besoins de ce culte. Ses fonctions pourraient être comparées à celles de nos contrôleurs géné- raux. On nommait ensuite un Judex areœ Galliarum, devant qui se portaient toutes les contestations ou réclamations auxquelles donnait lieu la réparti- tion de cet impôt. Enfin l'assemblée nommait un Allector Galliarum qui était chargé de le recevoir. A l'occasion de ces assemblées, des fêtes et des jeux étaient donnés à l'autel d'Auguste, dans l'amphithéâtre et le cirque. Ces jeux consistaient en luttes, chasses et courses. Ces solennités étaient toujours choisies pour décerner des récompenses nationales, voter ou inaugurer des inscriptions. II est même très-probable que toules celles sur lesquelles nous voyons la dédicace Très provinciœ Galliœ , ont été votées ou inaugurées dans ces assemblées. Dans notre amphithéâtre où se donnaient les jeux à l'occasion des fêtes augustales, on a trouvé des pierres portant des inscriptions relatives aux députés des soixante nations de la Gaule dont les représentants à l'autel de Rome et Auguste formaient probablement dans notre ville l'Ordo sanctis- simus (*). Caligula ajouta encore à ces solennilés par l'institution de combats litté- raires dont les conditions révélaient le caractère cruel de leur fondateur. Ces grandes réunions eurent dans le principe un caractère religieux puisqu'il s'agissait du culte de Rome et Auguste ; mais comme ce culte parait avoir été plutôt un acte politique, et que des récompenses nationales étaient décernées pendant ces solennités, on peut regarder leur caractère comme religieux et politique en même temps. Quoi qu'il en soit, elles contribuèrent grandement à la richesse et à la prospérité de notre ville, par l'affluence considérable d'étrangers de tous les pays, que la célébration des fêtes et des jeux y attirait chaque année. (*) VOrdo amplissimus était le Sénat.