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 pendante et honorée, son fils continuait son œuvre, montait
 plus haut encore dans l'estime publique et arrivait au con-
 sulat qui le rendait noble. Alors il se relirait du commerce;
 l'aîné de ses fils gardait la maison paternelle, les autres, s'ils
 n'avaient pas le goût du négoce, entraient au barreau ou
 achetaient un office. La classe ouvrière et indigente ne nour-
 rissait donc, contre l'opulence et la noblesse, d'autre envie
 que celle inhérente à la nature humaine et qui résulte pour le
malheureux du spectacle de l'être plus heureux que lui; mais
rien dans les lois ni dans les mœurs locales ne venait aggraver
ce ferment inévitable des passions. On peut même dire qu'il
n'y avait a Lyon que des privilèges honorifiques, conférés seu-
lement à ceux que le peuple en avait jugé dignes, puisque
tout Lyonnais avait le droit de bourgeoisie, que la plus grande
partie de la noblesse était sortie de l'échevinage el que l'éche-
vinage ne s'obtenait que par le suffrage populaire.
    Une autre grande cause de progrès moral, c'étaient les
institutions libres, qui avaient, depuis un temps immémorial,
formé les Lyonnais à la vie municipale et citoyenne; c'était le
développement de l'esprit public qui, en obligeant chacun à
se préoccuper des affaires de la commune, lui apprenait les
vérités et les vertus politiques. Habitués comme nous le som-
mes à dédaigner tout ce qui existait du temps de nos pères,
nous aimons mieux souvent blâmer sans réserve les vieilles
coutumes que d'étudier et de montrer ce qu'elles contenaient
de bon, au milieu de ces défauts qui les ont fait périr et qui
les empêcheront toujours de revivre. Chaque époque a eu ses
grandeurs, chaque institution ses qualités; l'ancien régime
n'était pas, sinon dans la pratique, au moins dans les lois,
aussi anti-libéral qu'on se l'imagine. Nous le verrons peut-
être en parlant du consulat lyonnais, de ses attributions, et
de la manière dont il était élu.
    Le consulat, vieux terme par lequel on désignait la réunion