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                         AU XIIe SIÈCLE.                       425

«   dépouiller entièrement, et ils s'en vantent entre eux, ainsi
«   que l'archevêque de Lyon. J'ai donc recours à vous, comme
«   h mon seigneur et mon ami; je vous prie humblement de
«   venir me délivrer et de contraindre ledit Humbert de
«   Beaujeu à me rendre justice. Je suis prêt à vous satisfaire
«   entièrement selon votre bon plaisir, pour toutes les dépenses
«   que vous aurez faites, et je vous conjure de venir pour me
«   secourir, soit à Autun, soit à Vinzelles, soit en quelque lieu
«   où il vous plaira de vous rendre, et je vous satisferai plei-
«   nement, même par l'entremise de vos envoyés, s'il ne vous
«   convient pas de venir. Enfin, s'il est nécessaire que j'aille
«   vous trouver, faites établir une trêve entre nous. »
   A ces doléances pressantes, Louis VII répondit par deux
lettres adressées au comte de Mâcon et au sire de Beaujeu ;
mais Gérard n'avait pas encore courbé la tête et fait la sou-
mission de 1172, il se garda bien d'obéir. Humbert fit la
sourde oreille. Le malheureux père écrivit pour la seconde
fois en termes encore plus touchants :
    « Senaud de Baugé au très-glorieux roi des Français salut :
    « Je rends grâces à Votre Majesté de la lettre qu'elle a
« envoyée à Humbert de Beaujeu pour la délivrance de mon
« fils, quoiqu'elle n'ait encore servi à rien; j'ai donc recours
« de nouveau à vous, comme étant, après Dieu, mon unique
« espérance. Je vous supplie, comme mon très-cher seigneur
 « et cousin germain maternel, d'avoir pitié de moi et de vous
 « intéresser à la délivrance de mon fils, car je suis certain que,
« si vous le voulez bien, vous pourrez le délivrer. Qu'il plaise
 « donc à Votre Majesté de venir dans notre pays, car votre
 « arrivée y sera très-nécessaire, tant pour le bien de l'Eglise
 « que pour moi. Les dépenses que vous ferez ne doivent point
 « être un obstacle à votre voyage ; je vous les rendrai enliè-
 « rement selon votre bon plaisir, et je reconnaîtrai tenir en
 « fief de vous mes châteaux qui ne relèvent d'aucun seigneur;