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NOTICE SUR J.-B. DUMAS. 113 testent les vers de Juvénal. Origine qu'on n'a pas tout-a- fait le droit de re'puter fabuleuse, puisque l'Académie, dès sa fondation, procédait historiquement de ce souvenir, et se composait un sceau qui est resté le nôtre, où est représenté l'autel de l'antique Athénée ou temple d'Auguste, avec la devise : Atheneum Lugdunense restitutum. Après avoir ainsi embelli et chargé d'honneur le blason de nos origines, Dumas a eu à montrer dans l'intérieur de l'Académie les personnes et les ouvrages des académiciens. Durant un siècle et demi, la perspective se déroule, sans que le livre omette ni une séance d'apparat ni un seul des inci- dents où la Compagnie fait acte de ses attributions. Com- ment suivre l'historien au milieu de tous ces détails ? com- ment ne pas relever parmi les anciens Académiciens des noms tels que ceux de Voltaire, de Boileau, de Buffon, de Brosses, de Condillac, de Soufflot, de Thomas, de Duçjs, de Servan, de Raynal,de Florian, de Lacépède, que l'histoire littéraire de la France ne saurait laisser périr? Comment faire aussi pour tant d'autres noms que nos affections si na- turelles ne voudraient point passer sous silence? Et ces femmes, membres de l'Académie, auxquelles on nous saurait mauvais gré de ne pas accorder une mention, mesdames du Bocage, de Beauharnais, Victoire Lallié, Bourdic-Viot, de Sermézy, Desbordes-Valmore ? On ne peut analyser un re- cueil où abondent à ce point les individualités et les œuvres. Malgré soi, on est obligé de faire faute a la gloire ou à la cé- lébrité locale ou à la succession aimée des noms lyonnais. Il n'y a que la gratitude a laquelle on ne puisse faillir. Nous en restons pénétrés envers l'écrivain, qui, au prix d'un patient travail, a réuni tant de noms, tant de titres, a déposé, classé le tout dans un livre ouvert aux plus faciles recherches et nous a laissé ce mémorial, où les sciences et les lettres n'oublieront plus rien de ce qui, dans notre cité, fut fait pour elles. 8