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NOTICE SUR J,-B. DUMAS. 109 humain, cédant avec bonheur au commandement de la na- ture et de l'Évangile, joint le plus possible au lien nécessaire de la société la chaîne volontaire et sacrée des bienfaits. Il serait insensé de disputer sur ce point : les sociétés moder- nes, issues du christianisme, y ont une supériorité incom- parable. Le mémoire remarquable de Dumas avait été composé pour un concours d'Académie de province 11 n'obtint pas le prix. L'ouvrage préféré avait pour auteurs le baron Percy, chirurgien , inspecteur général des armées, et le docteur Willaume , chirurgien de l'Hôtel des Invalides a Louvain. Vaincu par ces concurrents, Dumas sut se consoler de sa défaite. Il fit imprimer son mémoire, et le produit de l'édition du livre fut consacré aux pauvres. Put-il y avoir ensuite grande place à ses regrets ? Quel plus beau couronnement d'un livre qu'une bonne action? Le livre toutefois qui porta encore mieux en soi sa r é - compense et dont la composition avait longuement occupé Dumas, en lui faisant goûter les douces jouissances de l'écri- vain mêlées au rude labeur de la production liitéraire, ce fut l'Histoire de l'Académie de Lyon, le poëme pour ainsi dire de ses affections domestiques et le titre principal qu'il se fit dans les lettres. Duclos a dit : « L'histoire d'une Société littéraire ne doit « présenter d'autres faits que les ouvrages de ceux qui la « composent. » A mon avis, cette assertion n'aurait pas même de justesse pour les Académies de la province. Elles ne peuvent aspirer, il faut en convenir, a avoir comme les grandes Académies de la capitale la valeur d'une institution. Comparés à l'Académie fondée par Richelieu pour devenir une représentation nationale des lettres, les corps littéraires de la province ne sont guères que de calmes municipes au- dessous d'un parlement. Mais, comme dans les municipes,