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104                NOTICE SUR J.-B. DUMAS.

logues des morts, une lettre ou Dissertation sur les amours
de Boileau, et un Précis de la philosophie de Kant.
   Les notices sur les membres dont la Compagnie avait eu à
déplorer la perte sont des hommages funéraires d'un travail
délicat et d'une douce sensibilité. Plus heureux que moi en
ce moment, le secrétaire perpétuel pouvait parler de con-
frères qu'il avait connus, et les attendrissements de l'amitié
rendaient plus pénétrant le langage de ses regrets. Sur la
tombe de Picard, il fait ressortir avec sagacité le mérite
spécial d'un dessinateur de fabrique qui dispose des combi-
naisons infinies du trait et de l'ornement, pour opérer le plus
possible, par l'application des préceptes fondamentaux de
l'art et du goût, le redressement des caprices du comptoir
ou des tyrannies de la mode. En consacrant la mémoire de
Bruyset, il trace un tableau attachant de la vie peu remplie
d'événements, mais pleine de secret parfum de l'homme de
lettres. Parlant du peintre de la ville Cogell, il se plaint de
la fatalité qui a emporté le même jour cet estimable artiste,
héritier de la chaire de Grindon, le maître de Greuze, et
un autre Académicien, le comte de Laurencin, dont un por-
trait de la main de Cogell décore la salle de nos séances.
S'il exprime les sentiments de la Compagnie sur la perte du
sculpteur Chinard, dont nous pouvons aussi admirer quel-
ques marbres placés dans ce salon, comment ne pas céder
au pouvoir communicatif de son émotion, quand on l'entend
dire que son cœur est encore saignant d'un coup qui, dans la
famille, a brisé ses plus saintes affections, et que c'est cou-
vert des livrées de la mort qu'il vient travailler a un mo-
nument funèbre. Enfin c'est dans l'éloge de Delandine, son
ami, que sont multipliées les teintes douces de sentiment qui
font le charme de ce genre tempéré de l'oraison funèbre. Il
avait à exposer l'œuvre volumineuse du savant bibliothécaire
qui avait vécu dans la poussière des livres, comme l'abeille