page suivante »
NOTICE SUR J.-B. DUMAS. 101 bombes, pour en arracher les mèches et les porter aux artil- leurs chargés de les renvoyer à l'ennemi. En 1802, notre ville avait eu a contempler un grand spectacle, auquel le rapprochement avec ce qui se passe de nos jours , prête un nouvel intérêt. Napoléon avait réuni à Lyon la Consulta italienne. Venus de tous les points de l'Italie du nord pour délibérer sur la constitution a donner a cette partie de la péninsule qu'un autre Napoléon devait de nouveau et définitivement affranchir du joug de l'Autriche, les députés de par delà les monts se pressaient dans nos murs. Comme il sied de cette race brillante qui n'a pas moins dominé par les lettres que par la politique, c'étaient en grand nombre des littérateurs, des savants. Des séances d'apparat, qui comptent dans les fastes de notre Académie, avaient été honorées de leur présence. Volta avait fait parmi nous ses expériences de l'électricité, comme quelques année? auparavant Montgolfier celle de l'aérostat. S'il y avait eu a s'émerveiller de ces audaces légitimes de la science qui, devant nous, courbait les ondes soumises de la navigation aérienne, ou assouplissait dans ses appareils l'élément de la foudre, il était beau aussi d'assister à l'expérience d'un État, deux fois protégé aujourd'hui par nos armes, qui envoyait sur la terre française ses représentants, chargés de tracer un cours au mobile et orageux avenir et de poser avec sagesse les bases de la constitution et des lois. Dumas avait senti que ces moments-Fa, stations splendides de l'histoire, de- mandaient un historiographe soigneux d'en noter les moin- dres particularités , surtout quand il y allait pour notre ville d'un souvenir dramatique et local a consigner dans ses annales. Or, le véritable historiographe à présent, non plus pensionné sur des cassettes royales, mais se donnant spon- tanément a lui-même du milieu du peuple sa mission, n'est- ce pas le journaliste ? De concert avec Delandine, son con-