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80                  TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.

zootechnie pratique les conséquences des faits observés, et que
M. Devay publie avec une louable persévérance. Ils ont bien ob-
servé, il est vrai, dans les espèces domestiques, à la suite des
alliances consanguines, des résultats fâcheux, qui peuvent être
légitimement attribués à celles-ci ; mais ces résultats ne sau-
raient leur faire condamner systématiquement la consanguinité.
Au contraire, ils la regardent comme utile, et même parfois
indispensable dans la pratique, pour améliorer les races ou en
créer de nouvelles.
    Lors même que les mariages consanguins auraient pour l'es-
pèce humaine des inconvénients plus graves que ceux signalés
par M. Devay, la zootechnie n'en continuerait pas moins à les
recommander dans la reproduction du bétail ; ils donnent alors
des résultats utiles, sans offrir jamais des dangers sérieux,
quand un jugement éclairé préside au choix des reproducteurs.
   La consanguinité peut amener à la longue l'affaiblissement
des races, altérer la constitution, diminuer l'énergie vitale,
donner aux fonctions organiques une prédominance qui peut
 détruire enfin l'équilibre des actes de la vie ; ce sont là des
motifs graves pour n'en faire usage qu'avec prudence, lorsqu'il
s'agit de la formalion des races utiles à l'homme par leur éner-
gie musculaire.
   Mais quand il s'agit d'animaux dont les produits en nature
doivent être utilisés, et dont la constitution robuste serait un
obstacle au but poursuivi, la consanguinité devient utile, précisé-
ment parce qu'elle produit dans les races les modifications re-
cherchées. La consanguinité est même nécessaire lorsqu'on veut
perpétuer les effets heureux obtenus par la génération. On en
trouve un exemple dans la race ovine à toison soyeuse de
Mauchamp.
   En résumé, les zootechniciens et les vétérinaires ne nient
pas les effets constatés des mariages consanguins dans l'espèce
humaine, mais ils ne croient pas que la consanguinité puisse
avoir- dans les espèces domestiques des résultats aussi fâcheux.
Ils ne repoussent donc pas systématiquement de la pratique les
alliances consanguines, mais ils y voient un moyen prompt de