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DE JLA FRANCE. 63 parias : un célèbre académicien a découvert tout récemment que les Papous n'ont point d'âme. Mais ces brillantes découvertes philologiques ont ce défaut qu'on n'est pas forcé d'y croire. Les sublimes Aryas qui n'ont jamais quitté leur nid asiatique sont plus barbares que jamais ; et nombre de nations, d'origine très-diverse, se disputèrent de tout temps la possession de notre Europe qui est le para- dis terrestre. La grandeur des peuples européens, loin d'être l'effet de la pureté de race, serait plutôt l'effet des croisements plus nombreux que nulle part. Chaque race possède en pro- pre des facultés originales, des instincts mystérieux, dont le conflit stimule le génie des peuples mêlés. Dans les veines du peuple français coule à flots, le sang scylhe, slave, romain, germanique : comme dans l'esprit fran- çais revit l'enthousiasme fougeux du cavalier des steppes, et l'esprit religieux du laboureur polonais, et l'héroïsme de Caton, et le génie aventureux du Germain. Et n'est-ce pas de leur union qu'est née l'étoile de la France, l'idole des temps modernes, ce dieu irrésistible qui agile les nobles cœurs, le dieu Honneur ?