page suivante »
36 LYON AVANT 8 9 . lion du salaire, nous y voyons que le prix de la main d'oeuvre était moins élevé à Lyon que dans la plupart des villes étran- gères. La proporlion pour certaines étoiles est d'un tiers de moins qu'à Milan, de moitié moins qu'à Vienne, et à Londres. j'en conclus que l'ouvrier lyonnais était plus malheureux sans doute, mais aussi que la fabrique de Lyon était beaucoup plus avancée, puisque l'abaissement de salaires, surtout lors- qu'il est aussi considérable, ne peut s'expliquer que par le perfectionnement de la fabrication. Les conditions de la vie matérielle de l'artisan y sont précisées avec un soin minu- tieux, et les chiffres énoncés à cet égard nous apprennent que les objets de première nécessité coûtaient déjà fort cher. La viande se vendait 7 sous la livre, el le vin 6 sous la bou- teille ; le loyer est estimé 140 livres. Tous ces prix, on le voit, se rapprochent beaucoup de ceux qu'une statistique aurait pu indiquer, il y a quinze ou vingt ans. Malgré cela, l'ouvrier avait des habitudes d'aisance presque aussi larges qu'aujourd'hui ; il mangeait une livre de viande et buvait une demi bouteille de vin par jour. En somme, l'étude de ce tra- vail amène une réflexion bien triste, c'est que soixante années de révolution et de progrès n'ont guère amélioré le sort de l'ouvrier, el que l'artisan lyonnais n'était pas beaucoup plus à plaindre au point de vue matériel, sous l'ancien régime, qu'il ne l'est de nos jours. Le comte de PoNcrNS. La suite au prochain numéro.