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26                           LYON AVANT 89.

commune (1), étaient, en vertu des concessions "successives
de la couronne, exempts des (ailles et d'un certaiu nombre
de droits féodaux ou domaniaux , tels que ceux de lods ,
retrait féodal, franc-fief et nouveaux acquests (2), péage pour
l'entrée des vins et quelques autres moins importants. Ils
avaient la faculté de s'imposer eux-mêmes, de ne porter les
armes que pour la garde et défense de leur ville, et d'élire
librement leurs magistrats consulaires. Ces privilèges, ainsi
que nous le verrons plus loin en exposant l'état financier de
la ville, avaient été soumis aux mêmes vicissitudes que ceux
des autres communes de France; les exigences de la cou-
ronne ne les avaient accru ou confirmé, lors de chaque
avènement , que moyennant finance ; de plus la force du
temps ou des choses leur avait fait subir des exceptions et
réductions importantes ; ainsi l'exemption des tailles, primi-
tivement étendue à tous les biens urbains ou ruraux, avait
é é plus lard resireinle aux propriétés situées en dehors de
la ville, et môme en dernier lieu, sur les plaintes incessantes
des habitants de la banlieue directement intéressés à la sup-


   (1) Sur une demande de leur part, le Consulat examinait s'ils étaient
dignes de recevoir le droit de cité, et, quand il les en jugeait dignes, les
admettait au rang des Bourgeois de Lyon.
   (2) La taille était un impôt levé sur les roturiers en proportion de leurs
biens et de leurs revenus. C'était à la fois un impôt personnel et un impôt
territorial.
   Les lods étaient le droit de vente. — Le retrait féodal était le droit qu'a-
vait le seigneur féodal de retirer des mains de l'acquéreur un fief vendu
par son vassal, pourvu que le retrait eût lieu dans le temps prescrit. — Le
droit de franc-fief était celui que payait un roturier en acquérant un fief;
il était dû au seigneur immédiat et à tous les seigneurs médiats en remon-
tant jusqu'au roi. Depuis Charles V, ce droit fut réservé à la Couronne.—
Le droit de nouveaux acquests était un droit d'amortissement, à peu près
aboli par le fait, ou seulement perçu sur les biens de main-morte.
                                                {Dictionnaire de Chèruel.)