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               LYON AVANT 89



                             (SUITE)



   La noblesse formait le second ordre de I'Elat, ordre , si
j'ose m'exprimer ainsi, plus apparent que réel. Il n'est pas
besoin d'expliquer comment la disparilion des anciennes races
et la facilité à les remplacer par des parvenus avaient ébranlé
ce vieux corps, dont les privilèges n'étaient plus qu'une dé-
coration sans armes, et irritaient la nation d'autant plus qu'il
n'avait pas conservé pour se défendre le triple prestige de
l'anliquilé, de la richesse et de la puissance. Cet amoindris-
sement moral de la noblesse était sensible dans noire province
comme partout ailleurs, mais en outre Lyon comptait dans
son sein moins de vieille noblesse que tout autre ville de
France.
   En effet depuis le moyen iige où les gentilshommes avaient
lui la cité commerçante pour aller retrouver les grands
seigneurs voisins, ducs de Savoie et de Bourgogne, dau-
phins de Viennois, comles de Forez, jusqu'au XVe siècle,
elle n'avait eu d'aulres genlilhommes que quelques négociants
florentins, ou que les membres d'un tout petit nombre d'an-
ciennes familles restées à Lyon malgré le commerce, et dé-
corées à peu près héréditairement des fonctions consulaires.
Les bourgeois, tant qu'ils ne purent acquérir la noblesse sans
renoncer au négoce, n'aspirèrent pas à une distinction qui les
aurait ruinés, et ce ne fut guère qu'à partir du moment où
les rois de France l'attachèrent à l'échevinage, qu'ils osèrent
y prétendre. Dès lors, aucun effort ne fut négligé rar eux