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ASSOCIATIONS OUVRIÈRES. M
contrats libres , indépendants ; c'est en quoi elles sont
tout à fait en rapport avec notre société moderne qui n'ad-
met pas les corporations forcées , ni les corporations fer-
mées. Le système a été mis en vigueur sous nos yeux ;
il a donné de magnifiques résultats, et nous pouvons pro-
clamer avec fierté que là comme partout où elle est appli-
quée dans de bonnes et de saines conditions, la liberté a été
féconde.
Mais s'il faut que les associations soient libres, l'Etat n'en
a pas moins a leur égard un rôle à remplir. L'auteur du mé-
moire couronné nous paraît avoir sagement défini et limité
ce rôle.
L'Etat approuve ou autorise les sociétés de secours mu-
tuels et leur donne ainsi une existence civile. Il doit les
surveiller et les obliger de se renfermer dans leur sphère ,
'ont elles ne sortiraient pas d'ailleurs sans grand péril pour
leurs propres intérêts. Il peut enfin leur faire des prêts ou
des dons, et les encourager de plusieurs manières. En effet,
le gouvernement a contribué a leur succès par des institu-
tions sans lesquelles elles n'eussent pu marcher. Il a formé
une Commission supérieure pour étudier leurs intérêts com-
muns, centraliser les résultats des expériences particulières,
hâter la solution des nombreuses difficultés de détail que
présentait l'exécution d'une pareille œuvre, éclairer l'admi-
nistration et les sociétés elles-mêmes sur ce qui peut leur
être utile et ce qui peut leur nuire. En second lieu, il a ins-
titué une caisse spéciale, celle des retraites de la vieillesse,
caisse nécessaire, qui débarrasse les sociétés des soins
d'une administration impossible pour beaucoup d'entre elles,
et leur assure non-seulement la conservation , mais le bon
aménagement, l'accroissement même de leurs ressources
dans certaines conditions. Autant II est bon qu'en pareille
matière, l'initiative de l'Etat soit illicoitée, autant il importe
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