page suivante »
450 UNE NUIT DE DISSOLUTION. LE VICOMTE. Eh bien seulement à votre femme ; vous pourriez aller jusque chez vous et revenir dans une heure, à 11 heures 1/2. MULLER. (Arec un geste troupier). Chuste..... Che le veux pien. LE VICOMTE. Et pour vous récompenser de votre zèle, je vous ferai porter à l'ordre du jour. MULLER. Que ma femme sera gontente LE VICOMTE. De vous voir à l'ordre du jour.... MULLER. Non d'être surbrise ce soir. (Il sort avec empressement.) SCÈNE III. LE VICOMTE. CSeulj. Comme il marche résolument, pourvu que Mme Muller qui n'est pas prévenue ne lui donne pas 1 occasion de se repentir de tant de précipitation ; et à propos de cela, une chose m'a frappé. Tous mes hommes en s'esquivant ont laissé leurs armes au poste et doivent, m'annoncent-ils par des post-scriptum, revenir les chercher demain. Serait- ce pour retourner d'un pied plus léger au doux nid con- jugal ? je voudrais le croire; ou bien serait-ce, les affreux scélérats, pour n'être pas embarrassés de bagages dans la soirée ou peut-être même, la nuit de liberté qu'ils ont jugé à propos de s'accorder, sans la permission de leur caporal et à l'msu de leurs moitiés? C'est ce que l'avenir ne prendra probablement pas la peine d'éclaircir, mais il n'y aurait rien de bien étonnant que la nuit de dissolution de la Garde-Nationale, ne fût aussi une nuit de bien d'autres genres... de dissolution... Quant à moi, je vais attendre le citoyen Muller;t (regardant sa 'montre) déjà 11 heures moins un quart, et je me délecterai d'une heure ou deux de flânerie avant de rentrer à mon hôtel. Ce serait pousser un peu loin l'amour du devoir que de me confiner ici jusqu'à ce qu'on me relève régulière- ment démon service Mais quel est ce bruit.... (On entend dans la coulisse ces cris : Arrêtez, arrêtez, arrêtez. Le Caporal s'élance du côté de la porte et à l'instant entre une dame qui chancelle et tombe évanouie sur nne des chaises rtn poste.)