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                   CONGRÈS DE SAINT-ÉTIENNE.                    328

   La journée n'était pas finie, cependant. Les voitures qui em-
portaient les membres du Congrès à travers l'industrieuse vallée
du Gier, les déposaient devant les forges et fonderies de
l'Horme où M. Léonce Marin les faisait assister à des expériences
curieuses. La fonte coulait dans des lits de sable, les boulets
coniques , portant à huit kilomètres, sortaient de leurs moules
comme des pains de sucre de leur papier, les rails du chemin
de fer étaient coupés avec une inconcevable rapidité par des scies
circulaires, des bandes de fer étaient tranchées par des ciseaux
gigantesques avec la facilité d'un brin de fil. Puis quittant à re -
gret ces vastes exploitalions, le Congrès trouvait aux aciéries
d'Àssailly des opérations non moins intéressantes. L'acier fondu
ruisselait par torrents avec une clarté, un éclat que l'œil ne pou-
vait soutenir ; après avoir vu à l'Horme des boulets coniques à tout
percer, nous trouvions, à Rive-de-Gier, dans la troisième usine
de MM. Petin et Gaudet, une fabrique de blindages pour navires,
blindages épais et pesants, contre lesquels les boulets s'écrasent
comme une balle de plomb contre un mur et des éperons devais-
seaux capables d'éventrer et de couler d'un seul choc une fré-
gate ; chez MM. Morel frères, des machines rabotant le fer
comme le menuisier fait d'une planche dont il enlève de longues
bandelettes ou d'épais copeaux; enfin chez M. Raab, le Congrès
visitait l'importante verrerie de la Compagnie de la Loire où à
côté des procédés les plus ingénieux on voyait les améliorations
apportées depuis quelque temps pour préserver la santé et ga-
rantir la vue des ouvriers verriers.
   Le soir une dernière visite au château de M. Petin, au sommet
de la colline qui domine Rive-de-Gier, nous permettait de visiter
une élégante chapelle, œuvre remarquable de M. Desjardins, ornée
de sculptures dues au ciseau de M. Fabisch, d'un riche confes-
sionnal, d'un escalier aérien et d'ornements en bois sculptés par
M. Bernard, de Lyon ; de vastes serres, un jardin anglais sur
une pente rapide montraient ce que peut l'homme dans sa lutte
perpétuelle avec la nature.
   L'heure sonnait à l'horloge fatale du chemin ;de fer et ce qui
restait encore des membres du Congrès dans l'hospitalière et