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384                LES SARRASINS DANS LE LYONNAIS.

visions; accompagnés de leurs femmes et de leurs troupeaux
comme pour coloniser (1), mais surtout tiers d'une cavalerie
nombreuse et sans égale, les Arabes remontèrent le cours du
Rhônesanspresquelivrerde combats(2). La Bourgogne,écrasée
par le despotisme et l'avidité des Francs, ouvrit ses portes aux
musulmans qu'elle reçut presque comme des libérateurs (3).

venir incessamment de la bataille de Tours. Les chefs qu'il leur donna
furent Athin et Amorrhée qu'il jugea capables d'un si grand employ
Nulle esglisene fut espargnée. Lyon, Mascon, Auxerre et toutes les villes de
laBourgogne, jusqu'à Sens,furent saccagées.» (CHORIER, Hist. du Dauphiné.)
   (1) « Le témoignage des plus anciennes chroniques nous assure que les
Arabes, en franchissant les Pyrénées, entraînaient après eux leurs femmes
et leurs enfants, comme s'ils eussent eu le dessein formé de s'établir sur ce
sol nouveau pour eux. » (Noël DESVERGERS, L'Arabie, p. 342.)
   « Sarraceni cum uxoribus et parvulis venientes... » (WARNEFKID, Hist.
 Longobard.)
   (2) « Au moment de ce vaste choc, les Arabes, encore dans la première
ferveur de l'Islam, avaient plus d'humanité, de moralité, de lumières que
les Franks. » (Henri MARTIN, Hist. de France, tom. 2.)
   (3) « La Bourgogne paya chèrement sa résistance aux prétentions de
Charles ; ce royaume fut partagé entre ses partisans les plus dévoués. Les
Bourguignons furent exclus de toutes les magistratures et subirent les
conséquences d'une invasion étrangère.» (FODQUE, Hist. de Châlon-s.-Saên.)
   « Les bandes teutoniques commirent sans doute, dans cette expédition,
de bien grandes violences, et les leudes franks ou germains, qui avaient
dépossédé les comtes romains ou burgondes, exercèrent une bien brutale
tyrannie, car il s'alluma contre le règne des Franks des haines qui ne tardè-
rent pas à éclater de la manière la plus étrange.» (H. MARTIN, Hist. de Fr., t.2.)
   « 737. — Comme Martel estoit usurpateur, chaque gouverneur eroyoit
avoir droit de lui désobéir et trenchoit du souverain. Mauronte, gouverneur
de Marseille, afin d'establir son indépendance, appella le secours des Sar-
razins et leur livra la ville d'Avignon, d'où ils s'espandirent dans le Dau-
phiné, le Lyonnois et, s'il est croyable, même jusqu'à Sens. » (MEZERAÃ,
Hist. de France, t. i, p. 131.)
   « Les chefs des Bourguignons se flattèrent de recouvrer leur indépen-
dance en favorisant l'invasion des Sarrasins. » (LATEYSSONMÈRE, Recherches
hist. sur le départ, de l'Ain).