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72 BIBLIOGRAPHIE, n'est pas, à coup sûr, quand elle a voulu faire la science de l'âme et de la vie \ les psychologues, par leur persévérance dans cette étude, ont bien mérité de l'esprit humain. Dédaigner de marcher dans leur voie et se borner à les persiffler, c'est presque toujours le fait d'une intelligence nonchalante, qui se fait humble par pa- resse et qui n'est pas loin de professer la même indifférence pour toutes les vérités supérieures, parce qu'il faut des efforts pour les atteindre. — Fussent-ils insolubles, ces problèmes, il ne serait pas sans fruit de les sonder ; que ne devons-nous pas aux cher- cheurs de la quadrature du cercle, à ceux de la pierre philoso- phai et du mouvement perpétuel ? — Il faut être bien hardi d'ailleurs pour affirmer à priori, au XIXe siècle, l'insolubilité d'un problème. Qui doute encore qu'on ne puisse quelque jour fabri- quer le diamant et diriger les aérostats ? Aux savants qui ont puisé dans les sciences physiques, où l'observation tient tant de place, le dédain de la spéculation, nous oserons dire que cette observation, si elle est toujours nécessaire, ne marche pas toujours la première, que l'esprit qui se confie à une hypothèse, à une formule, peut saisir la vérité. Nous n'en voulons citer qu'un exemple : l'analyse mathématique, appliquée à l'hypothèse des ondulations lumineuses, a prédit des phéno- mènes optiques ; l'observation, venue après elle, les a confirmés. Les grands physiciens ne sont pas ceux qui observent le plus, qui perfectionnent les instruments, de même que les grands écri- vains d'une langue ne sont pas ceux qui font sa grammaire, Il y a, qu'on nous permette cette distinction, des physiciens matéria- listes et des physiciens spiritualistes. S'il faut bannir l'absolu des régions didactiques, pourquoi le savant dans son cabinet ne l'envisagerait-ilpas?Le temps passé dans ces rêveries n'est peut- être pas tout à fait perdu ; elles ne sont peut-être pas aussi sté- riles qu'on veut bien le dire. La métaphysique, rappelons-le en passant, a droit de cité dans les mathématiques ; on la rencontre sur le seuil du calcul infinitésimal. Nous avons voulu montrer l'importance et l'intérêt des ques- tions vers lesquelles le livre de M. Bouillier nous ramène. Ce n'est que la moitié de notre tâche. Essayons de faire voir aussi qu'elles sont claires, déterminées, solubles, si on les pose comme elles doivent l'être. La science, quand elle a étudié et classé les grands phénomènes de l'univers, considère-t-elle son œuvre comme achevée? Non, elles les rapporte à la cause suprême, elle centralise tout en Dieu. Pourquoi traiter différemment ce petit univers qu'on appelle l'homme ? Suffit-il d'observer, de décrire, de classer les opérations de la vie ? Pourquoi ne pas les centraliser en leur cause? Est-ce une chimère ambitieuse? un projet nua- geux ? Ce n'est que l'application à l'être vivant de la méthode qui conduit de l'observation de la nature à l'existence de Dieu. Sans doute il est des frontières imposées à l'esprit, mais il peut, sans les franchir, saisir l'existence de la force vitale. Donnez à la