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412 NOTICK SUR CH. RITTER. maux s'entre-détruisent ; ces êtres sont continuellement mo- difiés par le calorique, par l'eau, par l'air, par la lumière. Quoique nous ne puissions pas toujours l'apercevoir, cette modification n'en a pas moins lieu. Leslalu quo absolu dans le monde est impossible, ce serait une absurdité, la non existence. Dès qu'une chose existe, elle a un commencement et tend à finir, à se détruire, à mourir ; dès lors il y a trans- formation, dès lors il y a mouvement dans toutes ses molé- cules intégrantes. Les êtres, ou naissent et meurent, ou se forment et se décomposent. Serait-elle possible, l'existence indépendante, isolée d'un corps dans la nature? Non, la coexistence des êtres est une condition essentielle de la création. Pouvons-nous, par exem- ple, avoir une idée de ce que serait la terre isolée, sans rap- ports avec le soleil et les autres planètes ? À supposer que la nature ne fût pas anéantie par ce fait, quel aspect aurait-elle, s'il n'existait plus de rapports entre les minéraux, l'eau et l'air, entre ces corps inorganiques et les végétaux, entre ceux-ci et les animaux, entre tous les êtres et l'homme ? Dans la nature, l'isolement complet, absolu d'une partie, ne peut être représenté dans notre esprit. Cet isolement serait le néant. Il n'y a de vie qu'à la condition de rapports, de réactions, de transformations incessantes, réciproques. L'examen de chaque corps de la nature nous conduit donc nécessairement a l'étude de ses rapports avec tous les autres, avec l'ensemble, rapports qui, souvent paraissent accidentels, mais sont certainement toujours soumis à des lois. Une pierre que je tiens dans la main me rappelle sa compo- sition, "sa décomposition actuelle par l'action de l'air, de l'eau, du froid, du calorique, décomposition qui la réduit en terre propre à la végétation. Je me rappelle alors ses usages, l'influence que les différentes espèces de pierres ont exercée