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350                     LYON AVANT 8 9 .

comté de Forez au XIIe siècle, lui rapportaient environ
deux cent mille livres de rente. La plus grande partie de ce
revenu, soit à peu près cent vingt mille livres, était em-
ployé aux frais généraux , tels que, traitement des membres
inférieurs du Chapitre, réparations de l'église de Saint-Jean,
frais de bureaux, dépenses de sacristie; le surplus montant
à quatre-vingt mille livres se partageait entre les chanoi-
nes , dont chacun recevait une quotité inégale , propor-
tionnée à son âge et au temps depuis lequel il faisait partie
du Chapitre. En 1780, le doyen recevait 4,900 livres, chacun
des dignitaires et des plus vieux chanoines, 2, 3 ou 4000
livres, les jeunes chanoines n'avaient pas en moyenne plus de
500 livres. A ces chiffres qui, on le voit, n'ont rien d'exagéré,
 il convient d'ajouter plusieurs accessoires importants, entre
 autres le logement gratuit dans les maisons du Chapitre à
 la ville et à la campagne; il faut remarquer aussi que le
 comté de Lyon, s'il n'avait que des revenus modérés, jouissait
 de droits seigneuriaux beaucoup plus étendus que ceux des
hautes justices ordinaires; il avait ses notaires, ses tribunaux
qui prononçaient en audience publique et qui connaissaient
des causes civiles et criminelles, des délits commis par nobles
ou roturiers, non seulement sur les terres du Chapitre, mais
encore sur les grandes routes et rivières navigables, partou I ail-
 leurs réservées à la justice royale; il faisait des règlements de
police et ne craignait pas d'empiéter sur le domaine de
l'administration civile, au point que le consulat lyonnais en
avait souvent porté plainte au roi , notamment en l'année
 1725, où l'affaire prit des proportions considérables. Le fait
alors incriminé n'avait qu'une médiocre importance en lui-
même; il s'agissait d'un alignement donné par le Chapitre
pour la construction d'une maison dans son quartier, mais le
consulat avait saisi cette occasion de formuler contre le comté
une série de griefs longtemps dissimulés ou méconnus; le