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444 BATAILLE EJSTKË ALBIN ET SÉVÈRE.- adversaires ; mais lorsqu'ils furent arrivés au bord des fosses, ils tombèrent dedans, hommes et chevaux, et l'on en fit un im- mense carnage. En outre, ceux qui se trouvaient placés entre la vallée très-escarpée et les fosses, {ASTX^V TY\S rs çxpxyyo? nxi rœv T«çp«v, se repliant difficilement, portaient le désordre jus- qu'à l'arrière-garde, et étaient tués à coups de flèches. Sévère, averti du danger, accourut au secours des siens avec ses prétoriens, qui eux-mêmes prirent la fuite. 11 avait déjà perdu son cheval, et, furieux de voir ses plus braves soldats tourner le dos, dans son désespoir il déchira sa chlamyde, leur reprocha cet acte de lâcheté et les supplia de retourner au com- bat. Les prières et la désolation de leur général les ramenèrent en face de l'ennemi, et après des efforts héroïques ils rétablirent la chance en leur faveur. Ce fut alors que Laetus, commandant de la cavalerie, qui, en homme prudent, attendait que la fortune se déclarât pour l'un ou l'autre parti, avant d'en prendre un lui- même, jugea que Sévère allait être victorieux. 11 lança donc ses cavaliers sur les flancs des Albiniens, et la déroute de ceux-ci devint complète. Le sang fut tristement répandu , en une telle abondance, qu'il coula dans les rivières, sis TOUS- 7forxf/.ovs. Albin se réfugia dans une maison près du Rhône, vrpds tœ Pa- &xva> et il se suicida. Il y a trois choses à remarquer dans cette narration : Premiè- rement, que, derrière les fosses creusées parles soldats d'Albin, il existait un vallon profond et escarpé, tyxpxyÇ, ; secondement, que le champ de bataille se trouvait entre des rivières; troisiè- mement, qu'une de ces rivières était le Rhône. Or, la plaine, qui est en avant de Sathonay, correspond parfaitement à ces trois indications. Le vallon, situé entre le camp et le village, est d'un difficile accès et a une grande profondeur. Les rivières qui baignent le pied des balmes du plateau sont à une très-petite distance, moins de trois kilomètres, et il fallait qu'il en fût ainsi pour que le sang pût y couler, à l'es t et à l'ouest. En outre, puisqu'une de ces rivières était le Rhône, l'autre devait être la Saône. Si l'on jette les yeux sur une carte du département