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DE LYON. 275 Or, vers la fin du second siècle, naquit dans la ville d'Autun , d'une famille sénatoriale , un enfant qui , de bonne heure, se fit remarquer par son aptitude littéraire. C'était Rhéticius, devenu dans la suite évêque de sa ville natale et l'oracle de l'Eglise. On ignore si les parents de cet enfant étaient chrétiens; mais lui, quand il sortit de l'adoles- cence, l'était et ne s'en cachait pas. A cet âge, il contracta avec une jeune Eduenne , chrétienne comme lui, une de ces al- liances où la chasteté devait triompher sans cesse des entraî- nements de l'amour et de la jeunesse. Cette union fut pleine de félicités. La mort de la jeune épouse y mit fin. Sentant son heure approcher, elle fit venir Rhéticius et lui dit : « Je t'en « supplie, ô très-pieux frère, après mon trépas et ta course « achevée dans le siècle, ordonne que tes restes soient dépo- « ses dans le sépulcre qui va recevoir les miens, afin que nous « puissions, nous qui conservâmes l'amour de la chasteté « sur le même lit, reposer près l'un de l'autre sous la même « pierre (1). » Les vœux de la jeune femme furent exaucés, et quand, bien des années après, le corps du saint évêque eut été déposé dans la tombe où elle l'attendait, le peuple assemblé fut témoin de leurs merveilleuses fiançailles. La nouvelle s'en répandit avec rapidité dans le monde chrétien. Elle en fut accueillie avec joie. De tous les grands Augustin conte même (Conf. vm, 6) l'histoire de deux officiers de la mai- son de l'empereur qui, étant entrés dans la cabane d'un solitaire des Ardennes, ne voulurent plus en sortir et embrassèrent sur le champ la vie du désert, et cependant, ajoute l'évêquc d'Hippone, tous deux avaient des fiancées; celles-ci, de leur côté, dès qu'elles eurent appris la réso- lution des jeunes gens qui devaient être leurs époux, consacrèrent aussi à Dieu leur virginité. (1) Deprecor, piissime frater, ut post decessum moum, percurso œvi tempore, in Mo quo ego conlocor sepulchro ponaris-, etc. (S. Greg. Tur., G/or. confeu., c. IV, xxxv).