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M4 NOËL. Aussi les marchands et bourgeois, Non pas un, mais pour plus de trois, N'ont or ni argent épargné Pour ces pauvres gens soulager. Dames aussi en leur maison Cousaient des chemises à foison, Linceuls et langes et drapeaux, Pour les petits enfans nouveaux. Lors eussiez vu religieux, Tant les jeunes comme les vieux, Aller tous en procession, En très-grande dévotion. Et aussi Messieurs du clergé Afin de ce peuple alléger, Faisaient processions exprès, Un jour bien loin, et l'autre près. Le peuple, tant jeune que vieux, S'est rendu si dévotieux, Que pas à pas il les suivait, Torches et chandelles il portait. Et même jusques aux Battus (1). De leurs habits blancs revêtus, Et pieds nuds, en procession Allaient en grand' dévotion. Dieu voyant ce peuple si bon, Il a fait pardon à Lyon, Le délivrant d'adversité, Et lui renvoyant la santé. Aussi de Lyon l'Hôpital; Dieu l'a préservé de ce mal, Sa Mère y faisait son devoir, Jour et nuit de tout son pouvoir. Médecins, Apoticaires, Barbiers, S'y sont employés volontiers, Pour visiter petits et grands, Et leur donner soulagement. (1) Les Pénitents.