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270 HISTOIRE LITTÉRAIRE dunum. Un hagiographe de l'époque carlovingienne, qui écri- vait sur des matériaux aujourd'hui perdus, assure qu'au temps de saint Patiens et du prêtre Constance, la ville de Lugdunum était communément appelée le Gymnase public de l'Empire en deçà des mers (1). « En ce temps, ajoute-t-il, « la cité des Lyonnais, la première et la principale des villes « delà Gaule, brillait encore entre toutes par le culte de la « science et la discipline des écoles (2). » Cependant, le IYP siècle littéraire de Lugdunum n'offre qu'un petit nombre de monuments. Il est impossible qu'il ait été stérile, mais l'histoire, absorbée par le retentissement des calamités qui le désolent, prend a peine le temps d'écouter le chant de ses poètes et la voix de ses orateurs. Poésie et prose , récits et discours, elle a laissé tout périr dans les flots de la double invasion gothique et burgonde. Quelques rares débris sont restés, épars sur la rive; ce sont ces épa- ves d'un immense naufrage que je vais passer en revue. Aubert le Mire, dans son édition de la Chronique de saint Jérôme, met au nombre des écrivains de la Segusiavie l'orateur Gennade, qui florissait à Rome dans le milieu du IVd siècle, se fondant sur ce passage de saint Jérôme : Gennadius, Forensis orator, Romœ insignis habetur (3). Gennade îevv*$os, ievvâ&tos, devait être Grec-massaliote, comme son homonyme, l'auteur De dogmalibus, mort vers 495. A la rigueur, l'orateur Gennade pourrait avoir reçu la naissance aux environs de Lugdunum, où des familles (1) Publieum citrà marini orbis gymnasium (Hericus Autissiodorensis, DevitaS. Germani). (2) £a tempes tate, Lugdunensium civitas, prima ac prœcipua Galliarum, professione quoque soientiœ artiumque disciplina , inter omnes extulerat caput. {Ibid.) (3) Breghot du Lut et Féricaud aine » Les Lyonn&is dignes de W/Gïiwire^ p . 125.