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UNE NUIT DE DISSOLUTION
Comédie en ± acte et en prose
Jouée pour la première fois, au mois de septembre 1862, dans une maison de campagne
des environs de Lyon.
PBB.S03VJSTAGES
Mme D E FRESNE; M. LE VICOMTE DE LESCURE, caporal du poste;
L'AMIRALE de la station d'Asnicres ; MULLER, homme du poste.
La scène se passe sous la république de 1848, dans un poste secondaire de Garde
nationale, la veille de la dissolution de cette institution.
Le théâtre représente une pièce assez nue, il existe dans le fond une entrée au-dessus
de laquelle on lit le mot violon et une porte presque sur le devant de la scène, à droite
du spectateur, c'est l'entrée du poste; au milieu se trouvent une table de sapin avec
des chaises ou des bancs; sur la table sont déposés trois lettres à l'adresse du Caporal
du poste, un numéro de la Patrie et une chandelle allumée. Les lettres sont dressées
contre le chandelier.
SCÈNE PREMIÈRE.
LE VICOMTE.
Rentrant au poste en tenue de caporal, le sabre au côté, le schako à la main, il se
débarrasse de ce dernier objet et dit:
Mais c'est assez extraordinaire, plus de sentinelle au
dehors et personne au dedans , où sont-ils donc tous
passés ? Voici sans doute les clés de ce mystère.
(Ouvrant l'une des lettres déposées sur la table et lisant).
Monsieur le caporal,
« Veuillez m'excuser si j'ai quitté le poste sans attendre
« votre retour, mais l'édition du soir de la Patrie annonce
« positivement la dissolution de la Garde nationale. » . . . .
An v r a i m e n t . . . . . Voyons,
(Il prend la Patrie et lit: )
« Depuis quelque temps il était question de dissoudre
« la Garde nationale. Cette importante mesure a été décidée
« aujourd'hui en conseil des Ministres et sera insérée
« demain au Moniteur. »
Tout s'explique; sur cette nouvelle, mes aimables su-
bordonnés ont déguerpi successivement pendant que j'étais
allé prendre mon souper et m'ont probablement gratifié