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POÉSIE. LE MOIS DES MORTS. Novembre a mis, comme un suaire, Sa longue robe de brouillard ; Le soleil, dans nos cieux blafard, Semble une lampe mortuaire. Les feuilles pendent en haillons Au noir squelette de la vigne, Et, là -bas, fument nos sillons, Près de ces tombeaux qu'on aligne. Le semeur, en grand appareil, Donne au champ la façon dernière ; Comme un mort promis au réveil, Le grain est couché sous la terre. Mais rien ne parle encor d'espoir ; Tout s'endort et tout se recueille. Il n'en reste ni fleur ni feuille ; Le sol est gris, le ciel est noir. Gonnais-tu ces buissons moroses ? C'est l'aubépine et l'églantier. Où sont les roses du sentier Et les mains qui cueillaient ces roses ? 27