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LYON AVANT 8 9 . 347 dans Bourg par les Espagnols et contribuèrent à faire lever le siège à l'ennemi; mais elle doit insister spécialement sur leur attitude et leur conduite pendant les guerres de religion. La seconde ville de France et en môme temps la clef du Midi devait exciter la convoitise des Huguenots. Aussi l'at- taquèrent-ils deux fois, et toujours par surprise, sachant bien qu'ils ne pourraient ouvertement se rendre maîtres d'une aussi grande ville complètement dévouée au catholicisme. La première tentative fut celle d'un gentilhomme du Maçonnais, le sire de Maligny, qui profita de la foire d'août 1560 pour introduire dans Lyon des soldats déguisés ; mais la ruse fut découverte et l'aventurier huguenot repoussé (1). Le baron des Adrets fut plus heureux ; dans la nuit du 30 avril au I er mai 1562, il fit entrer un corps de troupes dans la ville, au moyen d'intelligences secrètes, écrasa les milices lyonnaises, commandées par le capitaine de Fenoy!, (2) s'empara des principaux points fortifiés, et garda Lyon pendant quelques mois , jusqu'à la paix de 1563 , où chacun des deux partis catholique et protestant rendit à l'autre ce qu'il lui avait pris pendant la guerre. •Redevenu libre, Lyon entra dans la Ligue, vers laquelle l'entraînaient ses principes religieux et l'influence de son ar- chevêque Pierre d'Épinac, mais dès qu'il s'aperçut qu'on cherchait à l'éloigner de la couronne et à exploiter son zèle pour le catholicisme au profit de quelques ambitions per- sonnelles , il s'indigna et prouva en peu de temps que le serment prêté par ses magistrats à Dieu , au roi et aux franchises de la commune, n'était pas un vain mot. Le roi (1) Les bourgeois furent commandés par Antoine d'Albon, abbé de Savigny, et gouverneur de Lyon: (2) En outre des troupesbourgeoises, Lyon avait quelques soldats royaux commandés par le comte de Sault d'Agoût, et qui furent également battus.