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                            LYON AVANT 8 9 .                           341

 gnail la réunion des magistrats populaires, fut nommé
 en .1228; ce fut alors aussi que les ouvriers des différents
 métiers s'organisèrent en milices volontaires appelées pen-
 nonages, du nom de leurs pennons ou drapeaux , et que fut
 gravé le premier sceau de la ville, représentant le pont de la
 Saône, monument garant de son indépendance (1), la croix,
signe de sa religion, et la fleur de lis, emblème de sa sou-
 mission au roi de France.            '
    Ainsi constituée avec son syndicat, son armée, sa chapelle,
 son beffroi et ses armoiries, l'administration populaire se mit
à fonctionner, mais l'autorité seigneuriale ne pouvait céder
sans combat la victoire à de turbulents vassaux; elle résista
aux arrêtés de la commune, le conflit entre l'antique pouvoir
et les élus du peuple amena des haines qui s'irritèrent de
jour en jour, et l'exaspération touchait à son comble lorsque
 l'arrivée du pape Innocent IV retarda encore l'effusion du
sang. Le Saint-Père, persécuté par un empereur sans loyauté
et sans foi (2), venait demander un asile à la cité des martyrs;
devant cette solennelle infortune , les passions se lurent.
Bourgeois et seigneurs déposèrent humblement leurs plaintes
aux pieds du chef des chrétiens qui les accueillit avec
justice el bonté, accorda des privilèges religieux à l'Eglise de
Lyon, mais blâma les abus de l'autorité seigneuriale, recom-
manda par un acte public à l'archevêque et au Chapitre de
 traiter avec douceur les habitants de Lyon el plaça ces derniers
sous la protection spéciale du Saint-Siège.
  Cette noble intervention ne devait pas épargner à la cité les
horreurs de la guerre civile, lorsque, après un séjour de six

   (1) Les bourgeois étaient maîtres de la rive gauche de la Saône. La rive
droite appartenait à l'archevêché. Les bourgeois, dont le quartier général
était Saint-Nizier, étaient maîtres du Pont-de-Pierre, seule voie de com-
munication entre les deux rives.
  (2) Frédéric 11.