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318                  TRAVAUX DE L'ACADEMIE.

 on ne peut nier que les phénomènes produits par la vie, tels
 que la digestion, la circulation, la caloriflcation, etc., etc., ne
 soient d'une essence autre que l'âme consciente, voulante, ai-
 mante.
    Malgré le parti qu'a su tirer M. Bouillier de l'électricité, en
 tant qu'ayant des phénomènes différents, cette objection a toute
 sa valeur ; car on dira toujours que l'électricité, quelque variés,
 quelque disparates que soient les phénomènes auxquels elle
 donne lieu, n'en produit aucun qui ait la subtilité d'un phéno-
mène moral. Ampère, le grand classiflcateur, a eu raison de
distinguer dans l'homme les faits dépendants de la cause intel-
lectuelle de ceux dépendant de la cause vitale.
    D'autres objections peuvent être faites à l'Animisme en faveur
du Duodynamisme.
    On arguë de ceci : qu'il est des circonstances où la vie, ou le
 principe qui la constitue, agit indépendamment de l'âme.
    Les animaux ont la vie et toutes ses manifestations ; ont-ils
 une âme consciente, voulante et aimante? Quelque parti que l'on
prenne là-dessus, il faudra toujours admettre que chez eux l'âme
 est d'un ordre inférieur. C'est alors un principe vital avec quel-
 ques facultés instinctives de plus.
    La vie peut persister sans que l'âme soit. On distingue le tré-
pas de la mort. Quoique les faits indiquant une certaine persis-
tance de vitalité soient rares, fugaces, ils ont été assez constatés
pour que l'objection ait de la valeur.
    Arrivant à des objections tirées de la pathologie, M. Devay
continue ainsi : La clinique démontre que, dans certains états
maladifs, c'est-à-dire lorsque-le principe vital est frappé de fai-
blesse, qu'il existe de graves altérations organiques, les facultés
intellectuelles se déploient et acquièrent une vigueur et une sub-
tilité qu'elles ne possédaient point auparavant.
    Le langage de ces faits, les observations assez communes
d'hommes parvenus aux confins de la caducité et qui ont con-
servé une remarquable supériorité de l'intelligence, apprennent
qu'il n'y a point de parallélisme entre l'âme consciente, intelli-
gente et les faits de l'ordre vital et que les forces affectées aux