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                     TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.                      319

 divers phénomènes de la constitution de l'homme peuvent fort
bien ne pas se résumer en une unité. M. Devay voit là l'attesta-
tion d'un principe animateur, indépendant de l'âme.
   M. Bouillier, ajoute l'orateur en terminant, a traité avec détails
la question théologique. Il a cru trouver en sa faveur un grand
nombre d'autorités. L'Ecole de Montpellier a la même prétention.
Il est incontestable que les opinions diffèrent beaucoup sur la
question : Si saint Thomas est animiste, saint Paul est duody-
namiste. M. Devay pense que cette question est peut-être peu
familière aux théologiens romains ; mais il en connaît qui sont
très-favorables au duodynamisme et cite une Revue, très-estimée
à Rome et patronée par les cardinaux, où la doctrine de Barthez
est professée chaque jour.
   M. le président, bien que la discussion ne soit pas épuisée,
offre la parole à M. Bouillier.
   L'honorable professeur, tout en se réservant de rentrer plus
tard dans la discussion, s'il y a lieu, répond à quelques-unes des
critiques de MM. Perrin et Devay. Il désire qu'ils s'expliquent
plus nettement sur la nature de ce principe vital qu'ils veulent
mettre dans l'homme, à côté de l'âme pensante. Il ne croit pas
qu'il soit indifférent pour le spiritualisme d'admettre le duody-
namisme ou l'animisme. L'âme, dépouillée de la puissance vitale
au profit d'un autre principe, l'âme identifiée avec la conscience
ou avec le moi, perd sa réalité et se change en une pure abstrac-
tion. Que devient l'âme, dans cette hypothèse, pendant les dé-
faillances de la pensée et où était-elle -avant que la pensée fût
venue ? Toutes les oppositions qu'on signale entre les phéno-
mènes de la vie et ceux de la pensée prouvent bien qu'ils appar-
tiennent à des puissances diverses mais non à des êtres diffé-
rents.
   M. Bouillier montre que, pour rendre compte de la nature des
animaux, les partisans de la dualité de l'âme et de la vie sont
dans l'alternative fâcheuse ou de faire leur principe vital autre
dans l'animal que dans l'homme ou bien de donner aussi à l'ani-
 mal, indépendamment du principe vital, une âme exclusivement
 pensante. Dans le premier cas, ils vont contre leur propre défini-