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298                   HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

Guichard, son père; mais depuis quelques années déjà,
Humbert était sire et sire unique de Beaujeu.
   Déjà même il avait compromis l'héritage paternel.
   Soit puissance de ses ennnemis, soit impuissance person-
nelle, dit Walter Mapes, il avait perdu toute sa terre. Les
rivaux, les jaloux, les mécontents, tous ceux qu'avait conte-
nus la main redoutée du père, se liguèrent contre un enfant.
A calculer les époques, le fils aîné de Lucîane ne devait avoir
que vingt ans environ lors de la conversion paternelle. On
crut avoir facilement raison du damoiseau. Mais on comptait
sans l'énergique vieillard qui, du fond de sa cellule, veillait
sur son Å“uvre. Il en sortit armalamanw, le moine se refit
soldat; le pénitent reprit l'armure. En quelques jours il eut
dompté ses ennemis et rétabli les affaires de son fils.
   Après cette restauration , Humbert ne tarda pas à se
marier.
   Ici je suis fort embarrassé. Je me trouve en présence d'allé-
galions contradictoires émanant d'écrivains sérieux. Quand
je rencontre dans Claude Paradin ou dans Severt quelque
énormité chronologique ou généalogique, je m'en préoccupe
peu. Ici le cas est différent.
   Guichenon, et après lui M. de La Teyssonnière (l),et après
eux M. Debombourg (2) affirment d'une manière péremptoire
que notre Humbert épousa Alix de Savoie, fille d'Ame III,
comte de Maurienne,que le mariage eut lieu vers 1136 et que
la dot de la jeune Alix fut la seigneurie de Valromey composée
de vingt-sept paroisses dont on donne le dénombrement. Gui-
chenon, à propos de la fondation de la Chartreuse d'Arvières
(1140) (3), qualifie Humbert de gendre d'Ame III, assertion

  (1) Rech. hist. 2 e vol. p. 105.
  (2) Atlas hist. du dêp. de l'Ain. Carte de 1118 à 1250.
  (3) Hist. de Bresse. 3° partie, p. 9.