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DE LYON. Et novus arenti procedit cespite partus ; Tu manare jubés fecundo nectars vîtes ; Tu gratos epulis hominum, medieosque saluti, Arboribus succos, tu tradis dulcia mella. L'hymne dont je détache ce fragment passe de la des- cription des bienfaits quotidiens du Créateur au récit des avantages que l'incarnation a procurés au genre humain. Ce récit était le complément obligé de l'hymne. Mais l'auteur y arrive, sans préparation, au moyen d'un seul vers, pénible- ment trouvé. Il bénit Dieu des pluies fécondes, des mois- sons multipliées qu'il accorde aux campagnes, puis, ajoute- t-il soudain, « afin de rendre manifeste la céleste origine « de toute chose, tu veux naître d'une vierge. » Vel cùm placatus, campis sitientibus imbres Dwidis, et dubias sulcis producis aristas Ne tamen insignem res nulla ostenderel ortum, Yirgine conciperis. Des vers heureux se remarquent en grand nombre dans ce passage ; néanmoins, vers la fin, le talent du poète ne s'y maintient pas toujours a la hauteur du sujet. Enfin, il conclut par remercier le Très-Haut d'avoir sus- cité, dans le siècle où il vit, le grand Constantin. Nous con- naissons cet épilogue. Ce plan est bien celui qu'a dû proposer le professeur, celui qu'indique le titre : De laudibus Domini. Mais il est fa- cile de s'apercevoir qu'un poète , dès longtemps exercé , n'eût pas laissé subsister, dans le tissu de cette œuvre, le défaut de liaison, les transitions brusques ou pénibles que je viens de signaler. Ainsi, déjà , la contexture, à mon avis du moins, dénote le travail d'un élève a qui manque l'ex- périence que donnent les années et l'habitude de la com- position.