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ABBAYE DE LA BÉNISSONS-DIEU. 263 est permis de se faire une idée d'après le langage même de saint Bernard dans son apologie de la congrégation cister- cienne. A l'extérieur, l'église de la Bénissons-Dieu se fait remarquer par son portail roman dont chacun des pieds droits se pré- sente flanqué de deux légères colonnetles annelées avec des chapiteaux et des bases différents ; son linteau sur lequel se dessine en relief une belle croix potencée ; le tympan gracieux orné de fleurons qui lui est superposé et enfin l'archivolîe re- marquable couronnant le tout, sont dignes de fixer l'atten- tion. La rose, d'une dimension considérable, qui paraît au- dessus avec ses meneaux entrelacés, présente à son centre un quatre-feuilles des plus délicats , et à sa circonférence elle étale une triple série d'ornements byzantins du meilleur goût. En ce qui concerne la toiture, elle se distingue au-dessus de la nef principale par son arête aiguë et une pente exces- sivement rapide. La charpente du comble est remarquable par sa construction et sa solidité. Elle est recouverte de tuiles plates coloriées, figurant des compartiments dont ta régula- rité est irréprochable. On dirait un immense tapis admirable- ment travaillé jeté sur le sommet de cet édifice pour le re- couvrir dans toute sa partie supérieure. Nous n'entreprendrons pas, dans une notice aussi restreinte, de faire connaître tous les détails de l'intérieur de l'église de la Bénissons-Dieu. Ce travail rentre plutôt dans le pro- gramme de l'ouvrage que nous devons publier prochaine- ment, et nous lâcherons de nous en acquitter de notre mieux. Toutefois, en se rappelant ce que nous avons dit plus haut, concernant le genre architectural de notre monument, on pourra se faire une idée de ce qu'il doit être dans ses parties. Il est incontestable que quoique d'une rigoureuse sévérité, celte précieuse construction présente au coup d'œil un aspect