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264              ABBAYE DE LA BÉNISSONS-DIEU.

 véritablement grandiose. Les proportions du vaisseau en lon-
 gueur, en largeur et en élévation, sont immenses. Les énor-
 mes piliers carrés supportant la maçonnerie, les colonnes de
 même forme servant de support aux ares-doubleaux, les ner-
 vures à triple tore se croisant sur les arêtes des voûtes, les
 clés de celles-ci présentant sur leur face saillante des orne-
 ments variés, il faut convenir que tout, dans ce respectable
 sanctuaire, est coordonné avec une harmonie parfaite, et de
 manière à lui donner un air imposant. Dès qu'on pénètre
 dans son enceinte, on est étonné d'apercevoir tant d'élégance
 unie à une si grande simplicité.
    Le maître-autel en bois sculpté avec son retable et ses
 fresques accuse le commencement du XVIIe siècle. Quoique
 d'une exécution remarquable, ce travail a l'inconvénient de
 ne point s'harmoniser avec le reste de l'édifice.
    Trois chapelles sont établies dans l'église de la Bénissons-
 Dieu. L'une, dédiée à saint Bernard, fondateur du monastère
 et patron de la paroisse actuelle, se distingue par son autel
 en pierre dont le tombeau est orné, sur sa face et son côté
 apparent d'une série de colonneltes et d'arcades à plein cinlre
 appartenant, évidemment à la période romane secondaire.
Celui-ci a pour table un énorme monolithe d'un grain délicat
qui le recouvre dans toute sa longueur.
    La seconde de ces chapelles, placée sous le vocable de
sainte Marguerite, présente dans son retable un mélange
d'architecture dont on a de la peine à se rendre compte. Des
ornements byzantins des XIe et XII e siècles figurent dans ce
travail, à côté d'autres appartenant à la période ogivale la
plus flamboyante.
   Enfin une troisième chapelle qui,pour être de date beaucoup
plus récente, ne laisse pas d'avoir son mérite réel, se voit en-
core dans notre église. L'érection de ce gracieux oratoire est
due en entier a la munificence du marquis Jean-Claude de