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                 ÉMIGRATION DES HELVÉTIENS.                 229

de la Saône et se dirigent vers la Dheune, pour remonter
son cours. César les suit pas à pas dans leur marche, qui
dure plus de quinze jours : il les empêche, par le moyen
de sa cavalerie, de se répandre dans les campagnes et de les
ravager. Enfin, il se dirige vers Bibracte (Autun) pour obte-
nir le blé et les vivres que les Eduens s'étaient engagés à leur
fournir et que la Saône trop éloignée ne pouvait lui procu-
rer. Les Helvéliens, croyant à une fuite, changent leur route,
quittent les bords de la Dheune et suivent César dans les
montagnes. César s'arrête probablement vers remplacement*
de Couches (18,000 pas, 14 kilomètres d'Autun), et là se
Ijvra la bataille si bien décrite par le proconsul et où il rem-
porta une victoire complète.
    Les Helvéliens vaincus et taillés en pièces, conservant à
peine le quart de leur nombre primitif, dépouillés de leurs
bagages et de leurs vivres, abandonnent leur route et leur
ancien projet et se hâtent de se réfugier chez les Lingons,
peuple voisin des Eduens : ils y arrivent au bout de quatre
jours. César laisse reposer trois jours ses troupes fatiguées
du dur combat qu'elles avaient livrées, et, au bout de ce
temps, marche sur les traces des Helvétiens. Mais aupara-
vant il envoie des députés aux Lingons pour leur défendre
de fournir des vivres à un peuple vaincu qui venait se réfu-
gier sur leur territoire, les menaçant de la colère de Rome
s'ils accueillaient et secouraient ses ennemis.
    Les Helvétiens repousses par les Lingons et réduits à la
dernière extrémité, ont recours à la pitié de César: leurs
députés se jettent à s'es pieds, invoquant avec larmes sa misé-
ricorde. César est louché de leur situation; il leur donne or-
dre de s'arrêter dans leur marche, demande des otages,
 exige qu'on lui livre les armes, qu'on lui remette les trans-
fuges. Tous les Helvéliens obéissent, à l'exception de 6,000
 qui, pleins de terreur, comptant peu sur la parole du général