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230 ÉMIGRATION DES HELVÉTIENS. romain, s'enfuient pendant la nuit et se dirigent vers le Rhin. César irrité ordonne aux Helvéliens eux-mêmes de les poursuivre et de les lui ramener. Ceux-ci obéissent et ra- mènent les fuyards! qui sont passés au fil de l'épée. Alors César ordonne aux vaincus qui n'étaient plus qu'au nombre de 110,000, de retourner dans leur contrée, de re- bâtir leurs villes et de rétablir toute chose dans leur pre- mier étal. I! craignait que les peuples germains'limitrophes n'occupassent l'Helvétie laissée ainsi vide et désolée et ne de- vinssent des voisins plus dangereux que les Helvéliens eux- mêmes aux Allobroges et à la province romaine. César or- donna aussi aux peuples, dont les Helvéliens à leur retour devaient traverser le territoire, de leur fournir des vivres etaux Allobroges en particulier de leur en fournir suffisamment pour qu'ils pussent subsister pendant un an et ensemencer leurs terres. Les Boïens, à la demande des Eduens (ils n'avaient point de résidence fixe) restèrent dans le territoire de ceux-ci, en obtinrent un district vers les bords de la Loire, le droit de cité et les mômes privilèges que les autres habitants. On ne peut préciser le lieu où les Helvéliens se rendirent à César et où se termine leur expédition. ïl devait se trouver aux confins des Lingons et des Eduens, entre Nuits el Dijon, vers l'emplacement de Gevrey. Car dans leur fuite, les Hel- véliens devaient aller h grandes journées et, marchant jour et nuit, devaient atteindre en quatre jours le territoire du pre- mier de ces peuples. C'est ainsi que César, par son habileté et son activité pro- digieuse, arrêta la marche des Helvéliens, fil cesser Ses ter- reurs de la Gaule entière, rassura Rome qui craignais de voir se renouveler l'invasion redoutable des Cimbres et des Teutons, et commença cette haute réputation militaire à la- quelle ses autres victoires et ses conquêtes devaient ajouter un éclat si grand. L'abbé JOLIBOIS.