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2'28 ÉMIGRATION DES HELVÉTIENS. sur la Saôno à l'endroit môme sans doute du combat (1) et grâce aux matériaux qu'il avait déjà rassemblés et à l'em- pressement de son armée, de qui celte dernière victoire ve- nait d'augmenter l'ardeur, il l'achève en un jour. Les Hel- vétiens altérés par la défaite de leur arrière-garde, effrayés de l'activité de César et de la rapidité avec laquelle il a tra- versé la Saône, lui envoient des députés ayant à leur tête Divicon, un de leurs plus illustres chefs qui les avait môme commandés quand ils vainquirent si glorieusement L. Cas- sius. Ils lui demandent la paix, lui offrent de s'établir dans la partie des Gaules qu'il choisirait lui-même, lui font en- tendre que, s'il a vaincu un de leurs corps d'armée, c'est moins par la force que par la ruse, qu'ils dédaignent comme un moyen indigne d'eux, et l'engagent, en lui rappelant in- directement la défaite de L. Cassius, b craindre l'incertitude de la fortune et des combats. César leur répond avec no- blesse et fermeté, leur rappelle de son côté que, quand il oublierait les anciennes injures qu'ils avaient faites aux Romains, injures qu'il avait lavées dans le sang des Tiguriens, leurs compatriotes, il devait se souvenir des ravages qu'ils avaient exercés chez les Allobroges, les Ambarres et les Eduens; que cependant, s'ils voulaient réparer les dom- mages qu'ils avaient procurés à ses alliés et lui livrer des otages, il leur donnerait la paix et les laisserait poursuivre leur chemin. Divicon répond avec hauteur que les Helvétiens reçoivent des otages eln'en donnent point. Sur cette réponse la conférence est rompue. Les Helvétiens continuent leur route: ils quittent les bords (t) C'était sans doute un pont de bateaux. César dut se servir des bateaux qui suivaient son armée et étaient chargés de blé {Comm., 1. I, ch. 16), ce qui peut faire comprendre la promptitude avec laquelle ce pont fut achevé.