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                        HUMBLE REQUÊTE.                       213

 (ruction de l'espèce des oiseaux voués à la conservation de
 vos récoltes. Loin de là, votre législation semblait vouloir
 agir en sens inverse. C'était toujours une excessive tolérance
 que déguisait mal l'exigence de quelques formalités faciles à
 remplir, associée à une sanction pénale tout à fait sans valeur.
 D'une part, c'est une loi, celle de 1790, qui se préoccupe
 surtout du respect dû aux propriétés. D'autre part, c'est un
 décret impérial, celui de 1812, qui s'inquiète avant tout de
 régler l'exerciee du port d'armes. La loi ne faisait pas un
médiocre contraste avec le régime des confiscations en masse
qui suivit de prés. Le décret trahissait les tendances du chef
militaire, qui ne trouvait les armes bien placées qu'entre les
mains de ses conscrits ou de ses grognards. Dans les temps
modernes et avant 1814, vous n'avez eu sur la chasse
rien autre que ces deux monuments législatifs et leurs corol-
laires. Or, ce qu'il vous importe d'avoir, ce qu'il est sage de
demander, c'est une loi spécialement conçue dans la pensée
sérieuse de favoriser la perpétuité de l'espèce des oiseaux inof-
fensifs et particulièrement de ceux qui travaillent à la conser-
vation de vos récoltes avec un dôvoûmenl digne d'un meilleur
sort. Vous l'avez eue pourtant, au moins implicitement, cette
loi, dans celle législalian du moyen-âge qui punissait lâchasse
des peines les plus exhorbitantes        lorsque c'étaient les vi-
lains qui s'y livraient. C'était à la vérité une pensée de privi-
lège, non d'économie administrative, mais qui a droit à toute
la reconnaissance de notre race et de la vôtre, parce qu'elle
produisait obscurément ses fruits dans l'intérêt corrélatif de
notre conservation et de la destruction des insectes nuisibles.
D'ailleurs, la glèbe et les greniers seigneuriaux y gagnaient
aussi, à la vérité, sans que personne songeât à nous en faire
un mérile, et sans que nos étals de service fussent nulle part
mis à l'ordre du jour.
  Pénétrés de cette insuffisance de votre législation, nous