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208 HUMBLE REQUÊTE. rence, d'écheniller vos vigp.es et vos vergers. Faut-il, dans le XIXe siècle, vous apprendre cette chose là ? Peut-être objeclerez-vous que plusieurs d'entre vous ne se contentent pas d'insectes, et font entier dans leur menu quo- tidien quelques poignées de vos grains lus plus précieux, ainsi que font les moineaux , ou pierrots comme on les nomme dans la capitale des Gaules. Oui : la chose est in- contestable. Mais qu'est-ce que cela, si Ton sauve vos récoi- tes des atteintes des insectes ? Tout au plus une dîme sala- dine pour l'extermination des infidèles. L'objection n'est donc pas sérieuse. Une autre objection se présentera. On nous dira : l'éehe- nillage suffit : une loi existe ; il ne s'agit que de la faire exécuter. Nous répondrons : l'èchenillage ne suffit pas. lî n'aurait qu'un effet insuffisant, lors même que la loi qui le prescrit serait aussi ponctuellement exécutée qu'elle l'est né- gligemment. D'abord, l'èchenillage des vignes, pour obtenir une efficacité même très-imparfaite, devrait être fait partout- avec une simultanéité d'efforts absolue, afin de rendre im- possibles les émigrations chez le voisin, desquelles nous vous avons parlé. Or, pour celte opération, il faut employer dans chaque exploitation un grand nombre de bras. Et comme , dans le concours de travaux que le besoin de simultanéité rend nécessaires partout a la fois, chaque exploitant ne peut disposer que des bras de sa propre famille, il en résulte par- tout des travaux incomplets et tout à fait insuffisants. À l'égard des forêts et des pays où se trouvent en grand nom- bre des arbres épars de haute futaie, l'èchenillage se pré- sente avec des difficultés insurmontables équivalentes à une impossibilité absolue. Restent les haies et les clôtures : ce n'est guère qu'à leur égard que la surveillance des gardes et des gendarmes, devenue plus active depuis quelques an- nées quoique fortement contrariée par l'inaction de quelques