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 194                HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

  tains engagements dont le plus sérieux était le service mili-
  taire. En un mot, elle abdique son indépendance pour
 conserver sa sécurité.
     C'était là une modification considérable, non seulement
 dans la nature de la propriété, mais encore dans la condition
 sociale du propriétaire.
     Ce fait eut une immense portée en généralisant la féodalité.
 Notre histoire en contient nombre d'exemples. Je n'en cite-
 rai que trois pour le moment ; les autres viendront en trai-
 tant des accroissements territoriaux.
     Au temps de Guichard, le château de Montmerle apparte-
 nait à une famille puissante, dite des Enchaînés. Le chef de
cette famille s'appelait Robert, il était lié avec Guichard. On
 !e trouve à plusieurs reprises témoin dans les actes passés par
!e sire de Beaujeu , notamment loin de l'acquisition de
Cenves. Robert l'Enchaîné entreprit le voyage de la Terre-
Sainte. Sa femme , saisie comme lui du saint délire, voulut
l'accompagner. Mais l'argent, manquait. Guichard de Beaujeu,
dont les richesses faisaient bruit, fut prié de se rendre à
Montmerle. L'occasion était de celles qu'on ne laisse pas
échapper. Montmerle, pitloresquement situé sur une légère
éminence aux bords de la Saône, presque en face de Belle-
ville , est une porte des Bombes. L'affaire fut tôt conclue.
Elle se fit comme toutes celles du même genre. Robert céda
au sire de Beaujeu son château de Montmerle, toutes ses
possessions en alleu, soit à Montmerle, soit à Châtillon et au
château de Châtillon. La femme consentit La donation faite,
Guichard remit en lief, à charge d'hommage, les domaines
qui venaient de lui être cédés, aux trois fils de Robert, Guil-
laume, Bertrand et Bérard.
    Cet acte iinporlant fui passé à Montmerle, les jour et fêle
des martyrs Fabien et Sébastien (1120) , en présence de
Durand des Étoux . Etienne de Marchampt , Etienne de