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AU XIV SIÈCLE. 493 Francheleins, Pons de Montbon, témoins du sire de Beaujeu; de Hugues de Garnerans et Aymond, son fils, Hugues de Miserieu, Guichard de Miserieu et Artaud, son frère, témoins de Robert l'Enchaîné. Le lendemain de l'acte, toute la famille , père, mère, fils, partirent pour Jérusalem. Bien entendu que le seigneur suzerain devenait proprié- taire du fief à l'extinction de la famille vassale. Or, il y avait gros à parier que ces croisés sans expérience resteraient au voyage. Fussent-ils revenus, l'affaire était toujours excel- lente pour le sire de Beaujeu ; de propriétaires d'une terre libre, les Enchaînés étaient descendus au rang d'hommes liges de Guichard. Mais les Enchaînés ne revinrent pas , ou si l'un d'eux revint, ce qui est douteux, il ne fil passouche et vécut peu; car nous voyons presque aussitôt les sires de Beaujeu agir comme propriétaires de tous les lieux cédés à Guichard. Ce résultat était d'autant plus flatteur que la terre de Monfmerle, comme celles de Villars, de Baugô, de Châ- tillon, etc., ne devait hommage à aucun prince voisin et re- levait de l'Empire d'une manière purement illusoire (1). Sous Humbert-le-Yieux, un l'ail de même nature : Gui- chard, qualifié frère de Milon, donne à Humbert, sire de Beaujeu, la terre de Limans (aujourd'hui Limas), terre située sur les confins du Lyonnais, au lieu où doit s'élever Villefranche. Il la lui donne en alleu, et immédiatement la reprend en fief à charge d'hommage , à la condition que si le cédant vient à mourir sans héritiers légitimes, la terre de Limans demeurera incorporée au domaine des seigneurs de Beaujeu (2). L'acte de cette cession se trouve aux preuves, (1) Louvet, Histoire manuscrite, quatrième partie, chap. V, page 7. — La Teyssonnière, Recherches hist. sur ledép. de l'Ain, deuxième volume, p. 93 et 58. (2) Louvet, Hist. mon., quatrième partie, chap. VI.