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(84                    PIERRE REV01L.

qu'il serait bientôt au doigt de la duchesse d'Etampes.
   Le peintre, inspiré de cette pensée, a choisi le moment où
toute la cour est rassemblée ; les deux souverains sont en
présence ; la duchesse d'Etampes, accompagnée de ses
dames d'honneur, arrive et présente a l'empereur, pour le
lui restituer, l'anneau oublié. « il est en trop belles mains,
réplique gracieusement le monarque, pour ne pas l'y laisser »
et l'anneau protecteur reste aux mains de la duchesse.
   L'Empereur Napoléon, en faisant l'acquisition de ce ta-
bleau, dit au peintre : A défaut de François premier, c'est
moi qui vais faire Charles-Quint prisonnier !
   Plus tard et sous la Restauration, Révoil fit son tableau
de la Convalescence de Bayard.
   Le chevalier sans peur et sans reproche est étendu sur
un lit de repos ; son loyal serviteur agite sur sa tête un
évantail en plumes de paon, la femme de son hôte file près de
lui, et ses jeunes filles, que plus tard Bayard devait doter,
essayent de le distraire en chantant et en s'accompagnant
d'unthéorbe. Ce tableau, dont l'effet est ravissant, a fait
longtemps partie du musée du Luxembourg, ainsi que celui
de l'Anneau de Charles-Quint.
   C'est à peu près a la même époque qu'il donna son char-
mant tableau représentant Henri IV, jouant avec ses enfants,
et qu'il fut décoré de la croix de la Légiou-d'honneur.
   Bientôt après, lévoil fit sa Jeanne d'Arc en prison.
L'héroïne est assise sur une pierre d'où s'échappent des
chaînes, rivées a ses jambes ; elle est entourée de ses bour-
reaux et leur dit avec véhémence : « Vous n'aurez jamais le
royaume de France , fûssiez-vous cent mille Godon. » Ce
tableau est d'une rare perfection et digne à tous égards de
ce maître regretté.
   Révoil faisait aussi de charmants dessins à l'aquarelle, au
lavis. L'un des plus remarquables était le Rachat des escla-